Depuis ce printemps, la France redécouvre une situation inédite depuis 1985 : l’inflation. Et quand des pénuries de matières premières et des goulets d’étranglement sur le marché du travail s’en mêlent, l’équation devient encore plus complexe ! C’est un nouvel environnement pour les entreprises, confrontées à la hausse de leurs prix de revient et aux revendications salariales.
On fait le point ! |
La demande est légitime : l’employé voit son salaire englouti par l’essence qui lui sert à aller au travail, les prix flambent aussi au supermarché et ce n’est que le commencement (le contre-coup de l’Ukraine sur les prix alimentaires n’en est qu’à son début). Cette revendication s’appuie à tort ou à raison sur les manifestations qui ont ancré le mot « pouvoir d’achat » dans les esprits juste avant la pandémie qui a enfoncé le clou, en modifiant le marché du travail :
Les chantiers sont désorganisés depuis la fin de la pandémie tandis que le nombre de créations d’entreprises, notamment artisanales, est parti en flèche (+251.000 en 2021 !). Résultat, les ouvriers se font rares et leur rapport de force est plus favorable. Payez plus et c’est vous qui décrocherez (ou garderez) la précieuse main d’œuvre.
Quand bien même vous préférez rester au plancher, le coût du travail est d’abord étalonné par le SMIC. Avec sa revalorisation de 2,65% au 1er mai 2022 (soit 1645,58 € bruts mensuels en temps plein), il aura pris 5,9% sur un an, soit à peu près autant que l’inflation officiellement communiquée par l’INSEE sur les prix à la consommation calculés pour les 20% de ménages les plus modestes.
Saviez vous que le SMIC, c’est le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance ? Rebaptisé ainsi sous Giscard, c’était un outil macroéconomique qui devait contrer les récessions et entretenir la croissance en actionnant le levier de la Demande, dans ce qu’elle a de plus keynésien : plus je consomme, plus je dynamise l’industrie. A condition toutefois que cette demande dite « effective » ne file pas dans les importations !
On en arrive donc à l’antithèse : les entreprises doivent être à l’affût de leur compétitivité.
Les frais de personnel font +6%, l’électricité +40%, les matériaux et ingrédients +30 / +50%, l’essence +50%. Vous savez bien que si vous augmentez de 30% vos devis ou vos prix en rayon, la clientèle fuira. Ce n’est pas son augmentation de 6% qui lui permettra de supporter toutes ces hausses de prix… Cqfd.
C’est là que vous devez être créatif et opportuniste.
Revoyez vos fiches de poste pour mieux allouer les travaux en fonction de leur valeur ajoutée. Formalisez mieux les objectifs, notamment quantitatifs, à tenir pour vos équipes et suivez-les.
A ce propos, savez-vous que les aides aux PME pour l’embauche des apprentis, qui subventionnent jusqu’à 4125 € votre apprenti en 1ère année, 2000 € en 2ème année et 1200 € en 3ème et 4ème années), est prolongée jusqu’au 31 décembre 2022 ?
Ensuite, si vous devez augmenter les salaires mais manquez de visibilité sur le court ou moyen terme, pourquoi ne pas moduler le gain du salarié ? Réduire le temps de travail à iso-salaire (une bonne occasion d’optimiser des processus ou d’éliminer des activités inutiles), ou mettre en avant des primes et composantes variables qui ont le mérite de ne pas être pérennes – à condition de ne pas s’apparenter à des fixes déguisés, sinon c’est l’effet pervers inverse qui joue : la prime est prévue comme reconductible ; c’est une nouvelle forme d’inflation, et si elle n’est pas suivie, le personnel risque de manifester sa déception en démissionnant !
Nous avons déjà abordé la piste de l’optimisation : un diagnostic d’ensemble de votre entreprise pointera des leviers d’optimisation qui vous permettraient de recevoir un plus grand volume d’affaires mais sans devoir travailler plus. Il faut « simplement » travailler autrement.
Plus audacieux encore : investir. L’investissement est synonyme de gains de capacités de production, et si la masse salariale ne croît pas dans le même volume, il y a économie d’échelle. De plus, l’investissement peut être une occasion de réduire certains prix de revient en allouant mieux les ressources (par exemple : système d’arrosage goutte-à-goutte ou de récupération d’eau dans une pépinière) ou en réduisant les charges de fonctionnement (fluides, entretien…).
Revoir ses flux d’approvisionnement, de vente, sa manière de diviser, voir si des tâches administratives ne gagneraient pas à être simplifiées ou externalisées… Le pilotage d’entreprise, comme évoqué plus haut, en est d’ailleurs un exemple : confié à un professionnel, il est susceptible de générer des pistes de gain.
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