Vous ne connaissez pas ?!
Ou mieux formulé, on dirait plutôt : Qui est familier de ce concept ?
La nuance entre les deux phrases qui précèdent réside dans le fait de fluidifier la communication en canalisant à la fois ses propres émotions et la réaction potentielle de l’interlocuteur.
Quand je parle, je fais passer un message.
Celui-ci peut déjà être biaisé en fonction du ton que j’emploie. Mais aussi en fonction de ma communication non-verbale (par exemple : j’ai les bras croisés, je suis assis face à un interlocuteur debout…), le contexte ambiant etc…
De plus, les dispositions propres à mon interlocuteur peuvent en biaiser la réception. Imaginez si celui-ci a supporté ½ h de bouchons routiers avant de me retrouver, ou s’il sort d’une prise de bec avec un proche ou un collaborateur… Il ne sera pas forcément dans de bonnes dispositions de base.
Bref, je pourrais donc lui dire : « Tu ne m’as pas envoyé ton fichier, tu pourras y penser stp ? », que mon interlocuteur va interpréter en « ça y est, il me reproche d’avoir trainé, qu’est-ce qu’il croit ? Que je bâille aux corneilles ? Je ne suis pas à son service, non plus ».
Et il me répondra sèchement « Ouais, chaque chose en son temps, tu permets ? »
L’ambiance devient délétère.
Mon émotion de départ dans cet exemple : neutre ; celle de mon interlocuteur : la colère.
La méthode consiste à amener l’interlocuteur sur le terrain de la neutralité, en ne l’impliquant pas frontalement. On pourrait donc plutôt dire : « J’aurais besoin de ton fichier, penses-tu que ce serait possible de me le transmettre d’ici ce midi ? »
Où est la différence ?
D’abord, ce « TU NE m’as PAS » est devenu JE. Ce qui aurait pu passer pour une accusation implicite (bien que non-souhaitée : cela génère donc un quiproquo) a disparu.
Ensuite : la demande « TU pourras y penser » devient « Penses-TU que ce serait possible de ME le transmettre ». Je me suis impliqué dans l’échange.
Pour résumer : des propos à base de TU, TON, TOI sont littéralement à proscrire car ils sont sources de quiproquo et de stigmatisation.
Un échange – y compris délicat (recadrage, insatisfaction) – doit maintenir la vexation à mon niveau (JE, MON…) afin de laisser à mon interlocuteur une porte de sortie honorable, autrement dit collaborer vers une issue constructive de l’échange.
On aborde donc l’art de formuler ses sentiments, et cela ne s’improvise pas.
On « digère » la nouvelle, la bonne comme la mauvaise.
C’est-à-dire qu’on l’analyse : quel est le sentiment que j’éprouve, et pourquoi ?
Quelles en sont les conséquences, et en quoi me gênent-elles ?
Avez-vous compris ? Non : qu’en pensez-vous ?
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