Secteur par secteur, profession par profession, tour d’horizon des « tops » et des « flops » des petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services en 2014. Une enquête exclusive de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA), réalisée en partenariat avec la Banque Populaire. Parmi les tops, les crémiers-fromagers et les parfumeries tirent leur épingle du jeu, en revanche les entreprises de carrelage-faïence et les agences immobilières enregistrent un net recul de leur activité.
Sur le podium, on retrouve les commerces alimentaires spécialisés dans la fromagerie et la charcuterie et les parfumeries indépendantes
Les crémiers-fromagers : +2,4 % La crémerie-fromagerie a le vent en poupe ! La profession réalise la plus forte hausse de chiffre d’affaires de l’année 2014, tous secteurs confondus. Insensibles à la crise, les fromagers séduisent les consommateurs par leurs atouts naturels : fabrication maison, authenticité des produits, recettes des terroirs… Depuis le début de l’année, à l’initiative de Carole Delga, Secrétaire d’Etat en charge du commerce, de l’artisanat, de la consommation, de l’économie sociale et solidaire, les professionnels qui effectuent un acte de transformation peuvent bénéficier du statut d’artisan. Une bonne nouvelle pour les 3 200 entreprises du secteur (60 % en boutiques et 40 % sur les marchés) qui se partagent un chiffre d’affaires de 820 millions d’euros.
Les parfumeries : +2,3 % Contre toute attente, sur un marché dominé par les grandes enseignes spécialisées, les parfumeries indépendantes regagnent des parts de marché en 2014. Si la distribution sélective, dans son ensemble, se porte globalement mieux que d’autres secteurs comme la coiffure ou les instituts de beauté, la concurrence de nouveaux entrants – pharmaciens en tête – inquiètent les professionnels du secteur. D’une manière générale, les tarifs des cosmétiques sont paradoxalement souvent moins élevés dans les officines. Ce qui explique, en partie, la baisse de fréquentation observée dans les points de vente ces dernières années.
La charcuterie : +2,0 % En léger recul par rapport à l’année précédente, l’activité des entreprises de charcuterie-traiteur affiche cependant un honorable +2,0 % (contre +2,2 % en 2013). A l’instar des fromagers (voir ci-dessus), les charcutiers sont clairement identifiés par les consommateurs comme de véritables artisans du goût. Produits traditionnels, recettes maison, portions adaptées, juste prix et conseil sont autant d’arguments de vente qui attirent la clientèle. La profession, dans un contexte de crise, a su communiquer sur ces points forts pour maintenir ses ventes.
En forme relative : Les principales professions dont le chiffre d’affaires s’améliore relativement par rapport à l’année 2013 : – Le commerce de cycles et scooters : +1,4 % (contre -6,4 % en 2013) – Les entreprises de parcs et jardins : +1,1 % (contre +0,9 % en 2013) – L’esthétique : -0,2 % (contre -1,2 % en 2013) – La coiffure : -0,2 % (contre -0,5 % en 2013)
Les flops
Dans le rouge, on retrouve les entreprises artisanales de carrelage, les agences immobilières et les studios photo.
Les entreprises de carrelage-faïence : -12,1 % Seconde année consécutive de baisse d’activité pour la profession, qui figurait déjà parmi les flops de l’année 2013 (-7,4 %). La suppression du taux réduit de TVA apparaît comme l’une des explications majeures de cette tendance négative. Ces entreprises artisanales souffrent également de la diminution des chantiers dans le neuf et du recul de la demande dans l’ancien. L’essoufflement du marché de l’entretien-rénovation affaiblit, d’ailleurs, la plupart des corps de métiers dans l’artisanat du bâtiment.
Les agences immobilières : -9,4 % Baisse des taux, baisse des prix, mais toujours pas de redémarrage du marché de l’immobilier ! Malgré quelques frémissements ici ou là, les transactions ne décollent pas et l’activité des professionnels du secteur tourne au ralenti. Selon la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), le nombre de transactions dans l’immobilier ancien s’élevait à 720 000 en 2014. En Ile-de-France, selon la même source, le volume d’opérations a même chuté de 25,4 % entre 2004 et 2014.
Les studios photo : -8,9 % Baisse de la demande de prises de vue, démocratisation des logiciels de traitement des images, développement de solutions de microédition personnelle, concurrence de photographes amateurs sur le segment de l’événementiel… Les studios photo traversent une profonde mutation qui leur impose de repenser complétement leur métier et d’inventer un nouveau modèle économique fondé sur la fourniture de prestations plus créatives (livres cadeaux, supports de présentation personnalisés…). Depuis le 1er janvier 2014, l’allongement de 10 à 15 ans de la durée de vie de la carte nationale d’identité a également réduit significativement l’activité des photographes sur ce segment de marché.
Et aussi… L’électricité (-8,7 %, contre +2,5 % contre 2013), la peinture (-7,9 %, contre +1,2 % en 2013), la maçonnerie (-7,7 % contre +1,3 % en 2013), la menuiserie (-7,5 % contre +3,5 % en 2013), la plomberie-chauffage-sanitaire (-7,4 %, contre +3,1 %)…
2014 : année noire dans le commerce et l’artisanat
Avec un indice moyen en recul de 3,2 % (contre -0,1 % un an plus tôt), en 2014, l’activité des petites entreprises chute dans tous les secteurs analysés. Sur les 12 familles professionnelles dont les revenus ont été passés au crible par les statisticiens de la FCGA, 6 enregistrent un chiffre d’affaires à la baisse, 1 affiche une performance identique, tandis que 5 améliorent relativement leurs performances en se contentant toutefois de réduire l’importance de leurs pertes. Aucun secteur ne peut se targuer d’une franche et nette progression d’activité en 2014. D’autre part, à l’exception des entreprises spécialisées dans l’entretien des parcs et jardins (+1,1 %), des transports de personnes et de marchandises (+0,3 %) et du commerce de détail alimentaire (+0,2 %), tous les groupes de métiers présentent des taux négatifs. L’examen comparatif des 54 professions étudiées, même s’il peut révéler quelques disparités, dresse le portrait d’une économie de proximité sévèrement frappée par la crise. « C’est clairement un bilan négatif ! 2014 est une année noire pour les petites entreprises du commerce et de l’artisanat. Globalement, l’indice d’activité enregistre un recul de 3,2 %, à comparer avec l’érosion de -0,1 % relevée en 2013. Les TPE, après plusieurs années extrêmement difficiles, sont à bout de souffle », analyse Yves Marmont, le président de la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA).
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