14834 --- Selon Maxime Mocquant, expert Rivalis, la réussite d´une création d´entreprise passe par une bonne préparation du projet et par un accompagnement.
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Conseil d’expert : réussir sa création d’entreprise
Publié le 7 avril 2015
Petite-entreprise.net donne la parole à Maxime Mocquant, conseiller et expert dans le pilotage d’entreprise et le conseil à Kingersheim, en Alsace. Selon lui, toute personne qui a envie de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale doit sauter le pas sans hésiter. Il recommande simplement de bien définir son projet et de bien s’entourer durant toute la période de création et des premières années pour passer le cap fatidique des trois ans.
Comment savoir si l’on est fait pour être créateur d’entreprise ?
Ce n’était peut-être pas vrai il y a quelques années, mais aujourd’hui, je défends l’idée que toute personne est capable de créer sa propre entreprise, à partir du moment où elle a un projet et une envie d’indépendance.
Existe-t-il un profil type du créateur/de la créatrice d’entreprise ?
Aujourd’hui, je pense qu’il n’existe plus non plus de profil type. Compte-tenu de la situation du chômage en France, de plus en plus de personnes vont créer leur propre emploi. Créer son propre emploi c’est déjà être chef d’entreprise. Après, en fonction du type d’idée, de son projet, il faudra être bon dans certains domaines. Il est évident que si demain, vous souhaitez créer une entreprise de 30 ou 40 employés, ce ne sera pas la même chose que si vous créez votre propre emploi. Le niveau de risque ne sera pas le même. Aujourd’hui, 65% des créateurs ne dépassent pas la 3e année. Mais ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas faits pour la création d’entreprise, c’est parce qu’ils n’ont pas su s’entourer.
Faut-il s’entourer dès le départ ou au bout de la 2e ou 3e année ?
Il faut s’entourer dès le début, dès l’apparition de son projet. Si vous voulez devenir carreleur indépendant par exemple, c’est relativement simple. Sauf qu’il va falloir se poser un certain nombre de questions essentielles. J’ai l’habitude de dire que le porteur de projet c’est un diamant brut qu’il faut tailler petit à petit pour qu’il passe à travers les tamis des différentes administrations et des banques. Mais si on se pose les bonnes questions, il n’y a aucune raison de ne pas aboutir à la création de son entreprise.
Quelles sont les questions essentielles à se poser ?
La première question est : « pourquoi un client viendrait-il chez moi ? » Arriver à répondre à cette question n’est pas si simple. Quand on pose la question à des porteurs de projet, la plupart d’entre eux ont des réponses du type : moi je ne suis pas cher, je fais de la qualité, je suis proche des gens… Mais ce sont des réponses bateau à une question primordiale. Il faut pouvoir y répondre avec une originalité. Tout le monde pense avoir les meilleurs prix, une bonne qualité et relation client. Il faut creuser et travailler d’autres idées. La 2e question à se poser est : « qu’est-ce que je suis capable de donner à un prospect pour qu’il vienne chez moi ? » Cette question peut souvent se rejoindre avec la première. La troisième question est : « est-ce que je suis capable de définir mon client type ? » Est-ce que c’est un monsieur, une dame, une famille ? Dans quelle tranche d’âge ? La cible qu’on souhaite atteindre doit être définie dans les plus petits détails. Pour répondre à cette question de façon argumentée, les porteurs de projet doivent se faire aider.
Peut-on y répondre en réalisant une étude de marché ?
Bien sûr, la troisième question sera résolue en réalisant une étude de marché. Pour les deux premières questions, l’étude de marché aidera à déceler les faiblesses du marché, définir ce qu’attend la cible de clientèle et construire l’offre en fonction. L’étude de marché est essentielle et doit être relativement poussée. La définition de la cible doit être détaillée pour permettre au porteur de projet de se rassurer par rapport au marché et de construire une offre ciselée et pertinente.
A quelles portes faut-il frapper pour bien s’entourer ?
Il y a beaucoup de structures qui aident les porteurs de projet dans leur création. Mais il faut continuer à faire accompagner par la suite. Aujourd’hui quand on est dirigeant d’une petite société, on est autant chef d’entreprise que le P-dg de Renault. On a les mêmes responsabilités, sauf qu’on emploie moins de monde. Il n’empêche qu’on doit être bon en ventes, en gestion comptable et commerciale, en gestion du personnel, en financement, tout en excellant dans son métier. Le problème est que personne n’apprend à un carreleur ou à un boulanger à gérer du personnel. Or, si on n’est pas accompagné, on tombe dans tous les trous et c’est logique.
Mais cela ne coûte-t-il pas trop cher de se faire accompagner ?
Cela ne coûte jamais trop cher de se faire accompagner, ce qui coûte cher, c’est de fermer son entreprise avec des dettes. Mais un service qui vous permet de gagner de l’argent, quel que soit le prix, ce n’est pas cher. Bien sûr, cela coûte de l’argent, mais c’est inscrit dans le budget prévisionnel. Mais aujourd’hui, hormis les auto-entrepreneurs, je ne connais pas une seule entreprise qui n’est pas capable de se payer un accompagnant. Il faut aussi réfléchir à ce qu’il en coûte à la société et à une banque quand quelqu’un contracte un emprunt et qu’il n’est plus capable de rembourser. Les conséquences sont d’une plus grande ampleur que le coût d’un accompagnateur. Une assurance est toujours trop chère tant qu’on n’a pas eu d’accident.
A partir de quelle taille d’entreprise faut-il se faire accompagner ?
Déjà à partir d’une seule personne. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner tout de suite. Selon un rapport de la Cour des comptes en 2013, tout créateur d’entreprise qui se fait accompagner multiplie par trois ses chances d’arriver au bout des trois ans. Je crois que c’est 90% alors qu’on sait que 65% des nouvelles pousses s’écroulent avant les trois ans (les auto-entreprises étaient exclues du champ d’étude NDLR).
Faut-il avoir un certain goût du risque pour se lancer ?
Un peu quand même, mais je pense surtout qu’il faut croire en son idée. Aujourd’hui, la création d’une petite entreprise va représenter entre 20 000 et 25 000 euros d’investissement. C’est l’équivalent d’une belle voiture. Le risque est présent, mais si on est accompagné, si on fait les choses dans l’ordre, on a 90% de chance d’arriver au bout des trois ans en ayant payé ses 20 000 euros. Si on sait bien s’entourer, le risque reste très minime.
Créer son entreprise aujourd’hui, est-ce plus difficile qu’avant ?
Ce n’est pas plus difficile car la création d’entreprise a été facilitée par un certain nombre de lois, c’est devenu relativement facile. Mais ce que je crains aujourd’hui, comme le chômage n’arrête pas d’augmenter, beaucoup de gens seront tentés de créer leur propre emploi, leur propre entreprise. Et s’ils partent non préparés et non accompagnés, il y aura forcément des déçus. Je pense que des opportunités énormes existent en termes de création d’entreprises, mais par contre, il faut se faire accompagner.
Vers quels accompagnateurs faut-il se tourner ?
Il existe beaucoup d’organismes comme le réseau Initiative et le réseau Entreprendre qui financent et accompagnent les créateurs d’entreprises. Il y a aussi le réseau Rivalis évidemment, qui regroupe de nombreux experts. Le réseau Entreprendre est un réseau de chefs d’entreprises qui accompagnent bénévolement pendant deux ans, mais pour y avoir accès, il faut un très bon dossier, c’est très élitiste. Moi, cette année, je démarre un accompagnement personnalisé pour les créateurs d’entreprises, baptisé rev-man. Autour de ce projet, sont regroupés de nombreux experts : un banquier, un assureur, un expert-comptable, un expert en marketing. Avec Pôle Emploi, nous allons sélectionner entre 15 et 20 porteurs de projet d’ici à fin janvier. Pendant trois mois, nous allons les former à la création d’entreprise. Une fois qu’ils auront créé leur entreprise au bout des trois mois, ils s’engagent à poursuivre l’accompagnement avec les experts pendant trois ans. Pendant ces trois années, en même temps que l’accompagnement, des formations seront organisées en gestion, en comptabilité, en finance, en marketing, etc. Au bout des trois ans, l’objectif est que 98% des entreprises soient toujours viables et que les dirigeants soient entièrement autonomes dans leur entreprise. Ce sera financé par eux-mêmes. On ne demande aucune subvention. L’objectif est de montrer que les entreprises sont capables de tourner par elles-mêmes, sans avoir à demander d’aides. C’est un test pilote qu’on espère dupliquer dans d’autres régions avec d’autres experts Rivalis. On va lancer deux ou trois groupes dans l’année. On fera un premier bilan en juin puis à la fin de l’année.
Est-ce que ce type de structure existe déjà en France ?
Non, la seule chose qui existe aujourd’hui, ce sont des personnes qui aident avant la création d’entreprise ? Mais en règle générale, ce n’est pas un regroupement d’experts.
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