Récemment, le Times Magazine classait la consommation collaborative comme l’une des 10 idées qui changent le monde. Avec l’essor d’internet, ce nouveau mode de consommation, dont 50% des Français se disaient adeptes en 2013, selon un sondage pour le groupe La Poste, s’est considérablement développé, y compris en France. Alors utopie de Bisounours post-hippies en mal de valeurs ? Véritable révolution ? Nouvelle façon de faire du business ? Eléments de réponse.
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Encore une expression équivoque dans laquelle tout le monde place un peu tout et n’importe quoi. Désignée également sous les expressions d’économie collaborative et économie du partage, la consommation collaborative est une sorte de vaste fourre-tout que Rachel Botsman, spécialiste de la question, a décrypté selon les usages pour y voir plus clair. Elle distingue ainsi les « systèmes produits/services », les systèmes de redistribution de biens et les modes de vie collaboratifs.
Dans les premiers, les plus connus, le principe est de mettre à disposition (sous forme de service donc) un bien (produit) que l’on possède. Les deux exemples les plus connus de ce mode de consommation collaborative sont évidemment les célèbres Airbnb et Blablacar. Le premier offre la possibilité de louer son appartement ou une pièce de son appartement à des touristes. Le second de monnayer une place dans sa voiture pour réaliser un trajet donné.
Les systèmes de redistribution sont représentés par les sites de vente ou d’échange de biens d’occasion, de particulier à particulier : eBay, Leboncoin, etc. sont à classer dans ce type de consommation collaborative.
Les modes de vie collaboratifs sont plus vagues et plus profondément associés à un changement sociétal. Il s’agit des systèmes d’achat à plusieurs de terrains ou de maisons pour créer des habitats collaboratifs : face à l’explosion des prix de l’immobilier, des consommateurs se regroupent pour retrouver un pouvoir d’achat et se partager un bien immobilier. Les espaces de coworking, où des télétravailleurs et des travailleurs indépendants, en mutualisant les coûts, bénéficient d’un espace de travail de qualité, équipé et vivant pour travailler dans les meilleures conditions.
Ainsi, on peut classer les groupements d’intérêt économique notamment, mais aussi les groupements d’achats et autres formes de collaboration d’entreprises comme des émanations de la consommation collaborative !
Alors bien sûr, quand on pense consommation collaborative, on pense rêveurs post-hippies qui veulent partager, échanger, créer du lien social, etc. Et de fait il y a de cela. Bon nombre des utilisateurs des services de consommation collaborative pensent, à l’instar de Times Magazine, que ce mode de consommation est en train de changer le monde. Mais la plupart d’entre eux le font surtout pour réaliser des économies et « consommer malin », comme le veut l’expression consacrée.
En outre, il ne faut pas oublier que, derrière tous ces services de consommation collaborative, se cachent des entrepreneurs. Vous croyez vraiment que les patrons de Lebon coin.fr ou d’eBay, de Blablacar ou d’Airbnb sont des philanthropes désintéressés ? Il suffit de regarder leurs bilans pour se convaincre du contraire… Eh oui : ce n’est pas pour rien que l’on parle également « d’économie du partage » : la consommation collaborative cache une véritable économie, avec une croissance à 3 chiffres et un marché estimé à plus de 100 milliards de dollars en 2013 !
L’idée est donc aujourd’hui de s’appuyer sur l’économie collaborative, plutôt que la combattre, pour faire du business.
Bon nombre d’entreprises auraient tout à y gagner à s’adapter aux évolutions de l’environnement économique et sociétal plutôt que de constater ces évolutions…
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