Trop zélés, je-m’en-foutistes ou carrément à côté de la plaque, ces candidats qui se prennent les pieds dans le tapis, c’est tellement mignon ! Attention, cependant. Car il pourrait très bien s’agir d’une autre vile tentative de percer vos défenses pour s’introduire sans l’avoir mérité dans votre sainte forteresse. Ne cédez pas, et continuez à ricaner en découvrant par exemple ces quelques perles du recrutement.
On fait le point ! |
CV rigolo (sous forme de mode d’emploi, de charade, ou de bande-dessinée au graphisme maladroit), citations pour faire « genre », comme s’il n’existait pas sur Internet des dizaines de sites regroupant par thème les paroles des auteurs illustres, ou encore audaces graphiques : ces CV-là nous offrent au moins l’avantage de nous éviter de perdre notre temps en entretien. Parce que, franchement, qui aurait envie de rencontrer l’auteur d’un CV couvert de jolies pâquerettes ? Au passage, si jamais un candidat venait à passer par ici : l’utilisation du Comic Sans dans les CV et lettres de motivation est passible de lourdes peines (y compris la condamnation ferme au chômage).
Ah oui, et au fait : une photo de candidat allongé sur son lit, en train de s’éclater en boîte, paré de ses plus belles chaînes bling-bling ou assis sur une balançoire, ça vous parle ? Certains semblent croire que oui.
Il y a des candidats qui ne peuvent s’empêcher de trouver leur vie fascinante. Et qui l’expliquent, longuement. Oui, dix pages, c’est long.
Dans la même veine, il y a les angoissés, ceux qui ne peuvent s’empêcher d’empiler un maximum d’infos en en-tête : nombre d’enfants, dates de naissance des bambins, du conjoint et du chien, note au bac d’allemand, numéro de téléphone de la résidence secondaire… Trop c’est trop ! Surtout quand on sait que nous, les patrons, avons rarement le temps de lire en détail les missives qui accompagnent les CV.
Et puis, il y a ces candidats qui nous aiment. Ils ne nous ont pas encore rencontrés, ils ne savent que peu de choses de nous, mais, déjà, ils sentent cette fameuse alchimie qui transformera votre collaboration en merveilleuse histoire d’amitié : « Un petit, même un grand déclic a germé dans mon esprit. », ou : « Mon rêve a toujours été d’intégrer Areva. » (surtout si vous recrutez chez Alstom, oups, problème de copié-collé, peut-être ?).
Enfin, il y a les lettres de ceux qui ne veulent pas avoir l’air d’y toucher. Ceux qui posent leur candidature parce qu’ils ont un trou dans leur emploi du temps, entre le golf et l’atelier cuisine, et qui ont entendu dire qu’on pourrait être intéressés par des gens aussi exceptionnels qu’eux. Ceux-là, comment dire ? On a vraiment hâte de les rencontrer.
Rien de tel que de rencontrer un candidat pour juger de sa valeur réelle bien sûr. Un CV peut en dire long, mais ne remplace pas un échange substantiel. Et, côté substance, nous sommes parfois servis.
Surtout si l’on a la malchance de vouloir rencontrer le candidat qui, armé de son seul courage et d’une bonne gastro (ou d’un horrible trac ?), n’a pas souhaité annuler l’entretien en dépit de son teint verdâtre. Et qui nous livre, directement sur le bureau, le résultat de ses spasmes postprandiaux. Ne riez pas, certains chefs d’entreprise se sont déjà retrouvés à nettoyer derrière un candidat à l’estomac fragile.
En moins dégueu, il y a aussi les candidats qui ont tellement peur de ne pas savoir quoi raconter qu’ils amènent avec eux toute leur vie professionnelle : leurs fiches de salaire depuis leur premier job, les CV rédigés depuis qu’ils ont 16 ans, leurs diplômes depuis le brevet des collèges… Mais qu’est-ce qu’on a bien pu leur faire pour qu’ils soient aussi stressés ? L’un d’eux craignait tant le grand méchant recruteur qu’il a préféré venir accompagné… de sa mère !
A l’opposé il y a les un peu trop familiers, ceux qui vous tapent la bise et vous tutoient, ceux qui vous racontent leurs vacances comme ils le faisaient à leur maîtresse en CE2. Il y a, dans un tout autre style, les dragueurs, ceux qui débarquent avec leur bouquet et leur boîte de Mon Chéri, leur plus beau sourire et leurs blagues flambant neuves. Ceux qui vous font des clins d’œil à chaque jeu de mot. Ou encore celle qui préfère exposer ses atouts plutôt que de bosser le profil de l’entreprise où elle a posé candidature.
Et puis il y a les candidats les plus surprenants, ceux qui restent sans doute les plus mystérieux aux yeux du patron que nous sommes : car si nous pouvons comprendre la nervosité et la maladresse, on a en revanche beaucoup plus de mal à admettre qu’un candidat puisse se présenter à l’entretien en tenue de cycliste parce qu’il n’a pas voulu interrompre son entraînement, ou en bermuda parce qu’il est en congés. Pire encore, il y a le candidat qui s’installe face à vous pour vous apprendre, sans rire, en quoi consiste votre travail, et pourquoi votre entreprise est vouée à la faillite. Ou qui démarre l’entretien en vous expliquant que le poste en question et une « imposture ».
Bref, les périodes de recrutement, c’est la vie… en plus fou !
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