Cet anglicisme est né de l’expérience et des discours d’un professeur d’économie et entrepreneur bangladais, Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix 2005. Si son nom est peu connu du grand public, son œuvre principale l’est beaucoup plus : le micro-crédit. Le « banquier des pauvres », comme on l’appelle, a en effet ouvert la voie à une nouvelle forme de capitalisme. Car le social business, c’est une sorte de capitalisme à vocation sociale. Explications.
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C’est donc Muhammad Yunus qui est à l’origine du concept de business social et il définit comme tel : le business au service du social.
Originaire d’une famille aisée, c’est après des études brillantes au Bangladesh puis aux USA que Muhammad Yunus revient au pays pour enseigner à l’université de sa ville de naissance. Là, il est frappé par la misère des populations rurales qui l’entourent. Après avoir mené des recherches avec ses étudiants, il lui semble évident que le principal problème de ces populations tient à leur difficulté d’accès à des financements. Il effectue alors le premier micro-crédit sur ses fonds personnels. Comme cela semble fonctionner, il lance une vaste campagne de communication pour collecter des fonds et créer la première banque de micro-crédits : la Grameen Bank.
Cette entreprise évoluera pour devenir un véritable groupe investissant dans tous les domaines : recyclage, production d’énergie, textile, agro-alimentaire, etc. La première (ou en tout cas la plus connue) « entreprise sociale » est née.
« Tout le monde espère gagner de l’argent en faisant des affaires(…). Pourquoi ne pourrait-on pas se donner des objectifs sociaux, écologiques, humanistes ? C’est ce que nous avons fait » explique-t-il dans un entretien au journal Le Monde.
À l’occasion de déplacements pour collecter des fonds, communiquer sur ses actions et prêcher la bonne parole, Muhammad Yunus rencontre Franck Riboud, PDG de la multinationale Danone.
C’est un coup de foudre : le PDG de Danone tombe sous le charme des idées du « banquier des pauvres » ; les deux hommes fondent la première entreprise à vocation sociale de Danone : Grameen Danone Foods, dont l’objectif est de produire des yaourts enrichis en vitamines et de les vendre à bas prix aux populations pauvres des pays en développement. C’est un succès.
Et Danone perçoit alors l’intérêt considérable de ce type d’actions : l’amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat des consommateurs pauvres des pays en voie de développement, l’amélioration de la compétitivité des petites entreprises locales, des fournisseurs, des partenaires, etc : tout cela participe à créer un écosystème économique et social… favorable au business. Plus les consommateurs sont riches, indépendants et satisfaits, et plus ils consomment.
Le business sert le social qui sert le business. Avec Danone, le social Business boucle la boucle et prend une dimension plus capitaliste mais non moins efficace. Car la multinationale, sur ce modèle, réussit à convaincre beaucoup plus d’autres entreprises que n’avait su le faire le père du business social. Ainsi, Schneider, La Poste, le Crédit Agricole et bien d’autres ont perçu le potentiel de ces actions et ont rejoint le fabricant de yaourts dans la course au social business, augmentant considérablement la puissance économique des fonds à vocation sociale.
Le social business, c’est donc avant tout du business…
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