Les comptables, qu’ils soient salariés ou experts-comptables externes, sont bien souvent l’objet de critiques sourdes, de rancœurs larvées et de moqueries jalouses. Pourtant, eux aussi sont confrontés à des risques, à la pénibilité du travail, au danger permanent. Mais quels sont les risques réels du métier de comptable ? Enquête de Petite-entreprise.net.
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On imagine assez mal, quand on est chef d’entreprise, que le métier de comptable comporte un risque aussi abstrait, aussi élitiste, que celui de l’insomnie mathématique aigüe. Mais mettez-vous quelques instants à la place du comptable : seul, face à des chiffres, toute la journée, à manipuler des créances, des dettes, des intérêts, de la TVA, des charges sociales, des amortissements, etc. Eh bien le soir, quand encore seul, il tente de trouver le sommeil, lui ne peut pas compter les moutons. Son cerveau s’y refuse, assailli par les chiffres manipulés la journée, qui se mélangent, s’entrechoquent, changent de numéro de compte, de ligne, suscitant chez le comptable une angoisse insurmontable qui l’empêche de se lover dans les bras de Morphée. Le lendemain, c’est donc l’œil hagard, le cerveau embrumé et l’âme torturée qu’il doit reprendre sa dure tâche. Ayez donc un peu d’empathie…
Il est des moments clés pour le chef d’entreprise qui sont traumatisants pour les comptables. Le bilan en fait partie. Car à l’approche du bilan, le comptable a la délicate mission « d’optimiser » les comptes, de justifier l’injustifiable, d’enjoliver la réalité ou au contraire la rendre plus triste qu’elle n’est. Bref, à l’heure du bilan, le comptable se fait prestidigitateur, artiste, acrobate et jongleur. Et il n’aime pas ça, au fond de lui. Sa rigueur, sa discipline, sa formation d’homme de droit, de loi, de règle, s’opposent dans un violent combat aux exigences pratiques des entrepreneurs. Aussi, à l’issue du bilan, le comptable se plonge à corps perdu dans le Lexomil, le Xanax, le Tranxene, souvent même l’alcool, et parfois tous à la fois. Il ne faut pas sous-estimer le blues de l’expert-comptable, tout juste compensé par ses honoraires…
C’est physiquement aussi, que le comptable souffre de son travail. Car si les entrepreneurs du BTP soulèvent de lourdes charges, tombent, se blessent, le comptable, lui, met ses articulations et ses muscles des mains, des poignets, des avant-bras, à rude épreuve. Clavier, calculatrice, souris, stylo et crayon sont les instruments diaboliques qui agressent chaque jour le corps fluet du comptable dans sa tâche quotidienne. Or, ces heures et ces heures passées devant un écran et au téléphone provoquent des tendinites et parfois même de l’arthrite. Si l’esprit du comptable est en peine, son corps aussi est en danger.
Véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des experts comptables, la responsabilité pénale de ces derniers pèse lourd sur leur moral. En effet, n’oublions pas que, si c’est le chef d’entreprise qui reste responsable des fautes de gestion et des fraudes, le comptable peut d’une part, être considéré comme complice. D’autre part, s’il effectue mal son travail de conseil et de garant de la règle fiscale, le chef d’entreprise peut également se retourner contre lui. En réalité, le comptable est effectivement dans une situation inconfortable quand il conseille son client, le chef d’entreprise, sur la meilleure manière de gérer son entreprise. S’il est trop intrusif, le client s’en va ; s’il ne l’est pas assez, le client peut commettre une erreur et, in fine, attaquer son comptable… Le métier de comptable est donc loin d’être aussi tranquille qu’il y paraît…
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