17529 --- Prendre la parole devant ses collègues ou ses collaborateurs, voire ses supérieurs, représente un exercice périlleux pour beaucoup de dirigeants, malgré son caractère plutôt usuel en entreprise.
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Le lapsus en entreprise : comment faut-il réagir ?
Publié le 7 avril 2015
Prendre la parole devant ses collègues ou ses collaborateurs, voire ses supérieurs, représente un exercice périlleux pour beaucoup de dirigeants, malgré son caractère plutôt usuel en entreprise.
Le stress que l’on ressent lorsqu’on doit s’adresser à un auditoire n’a rien d’exceptionnel. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est de commettre des lapsus, souvent révélateurs de la pensée intime de leur auteur.
Bien qu’on en parle longtemps après les avoir entendus, les dérapages verbaux en entreprise demeurent peu fréquents, ce qui explique sans doute l’effet controversé qu’ils produisent sur leur auteur mais, pas seulement.
En effet, le lapsus a cette particularité unique de déranger aussi bien celui qui le commet que ceux qui l’entendent. Rien ne l’atteste plus que la réaction commune qu’ont tous les gens qui assistent à un écart verbal : le silence.
Aussi inattendu que déroutant, le lapsus intervient sans crier gare et laisse, souvent, son auteur – tout comme ses auditeurs – éberlués et sans voix.
Selon les spécialistes, ce silence est nécessaire et bénéfique pour les deux parties, notamment lorsqu’il s’agit d’un dirigeant qui commet un lapsus devant ses collaborateurs ou encore, ses supérieurs.
Tel le calme qui précède la tempête, le silence qui s’installe après un lapsus est de nature à remplir deux fonctions différentes :
– Un silence nécessaire : en interpellant un auditoire qui ne s’y attendait pas du tout, l’écart verbal laisse tout le monde muet, à commencer par son auteur. Ce silence traduit, en fait, le laps de temps nécessaire à l’esprit pour comprendre et réagir, face à cet élément imprévu.
– Un silence bénéfique : tout en intimant le silence au moi conscient, le cerveau réfléchit à la meilleure façon de réagir, que ce soit pour l’orateur qui a trébuché sur son discours ou pour son auditoire :
• Pour l’auteur de l’impair, il s’agit de trouver un moyen ou LE moyen de se sortir de ce mauvais pas, sans trop d’embarras.
• Pour le public qui a assisté à cet écart de langage, trouver la bonne réaction n’est pas plus évident dans la mesure où on est conscient de la nécessité de ne pas « enfoncer » l’orateur, notamment lorsqu’il s’agit d’un supérieur.
Loin de représenter une réaction passive, le silence est ainsi un passage obligé qui permet aux uns comme aux autres de retrouver leurs esprits, c’est-à-dire, leur raisonnement normal momentanément perturbé par le lapsus.
Pour rester bénéfique, ce silence ne doit, toutefois, pas se prolonger car dans ce cas, il risque de devenir pesant et d’embarrasser encore plus l’auteur de l’impair, déjà en mauvaise posture par rapport à son auditoire.
De manière générale, on estime que le lapsus à référence sexuelle est le plus courant. On le retrouve dans 70% des cas. Les experts considèrent que ce genre d’impair ne doit pas être relevé, sous peine de jeter un voile sur la crédibilité de son auteur ou même de celui qui renchérit.
Pour les autres cas, la réaction à adopter prendra en considération la nature du lapsus, sa portée réelle, mais également, le statut de celui qui le commet.
En outre, il faut savoir que contrairement à ce qui se pratique sur le plan personnel, le lapsus en entreprise ne doit pas être considéré comme un élément révélateur qui délivre un message dont seul l’interlocuteur possède la clé.
Ici, la situation est inversée dans le sens où l’auteur du lapsus est l’unique personne qui est en mesure d’en comprendre la signification. Car son dérapage verbal révèle, en fait, la face cachée de son discours, sa propre interprétation des faits et des chiffres qu’il énonce et qu’il est seul à connaître.
Se détachant du discours formaté et des usages stricts de l’entreprise, le lapsus permet au dirigeant de se libérer des contraintes de langage que sa fonction lui impose.
Il lui permet, également, de sortir un peu de son devoir de réserve qui pèse aussi lourd qu’un fardeau, notamment lorsque l’entreprise traverse une période difficile mais que la direction décide de ne pas alarmer les salariés.
Le stress est, effectivement, le premier facteur qui favorise la multiplication des lapsus. Mais, la situation n’est pas aussi catastrophique qu’elle en a l’air car réparer les dégâts après un impair est toujours possible, pourvu que l’on s’y prenne correctement :
– Marquer une pause salutaire, avant de poursuivre : nul ne contestera qu’il n’est pas toujours aisé de savoir quoi dire après un lapsus. D’ailleurs, les spécialistes conseillent de ne rien dire du tout ; le silence permettrait d’évacuer les tensions et de laisser à l’orateur l’occasion de se remettre de ses émotions.
Au risque d’aggraver son cas en voulant justifier son écart de langage, le dirigeant devrait privilégier le confort du silence dont la neutralité absorbe toutes les interprétations possibles, sans en favoriser aucune.
En tuant dans l’œuf une polémique qui n’a pas lieu d’être, le silence permet à l’auteur du lapsus de contenir la portée de son impair et d’en limiter les conséquences, ce qui constitue le souci majeur de l’orateur, embarrassé par cette situation.
Mais pour masquer son impair, il existe une autre façon de faire. Elle est d’autant plus efficace qu’elle permet à l’orateur de cacher son embarras et d’évacuer sa gêne :
– Oser l’autodérision, avant de passer à autre chose : rire soi-même de son impair est une méthode efficace pour détendre l’atmosphère, surtout si l’auteur du lapsus est le « big boss » lui-même. Toutefois, il ne peut se permettre cette marque de familiarité qu’en petit comité, c’est-à-dire, en présence de ses collaborateurs les plus proches, uniquement. Entre dirigeants, on se comprend et on est plus tolérant à ce type d’écarts, vu que toute l’équipe dirigeante est soumise aux mêmes contraintes et à la même pression.
Au final, on peut dire que le lapsus en entreprise demeure un peu tabou, contrairement au lapsus dans le monde politique. Beaucoup moins médiatisée et plus conservatrice qu’il n’y paraît, l’entreprise garde encore jalousement la plupart de ses secrets.
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