L’auto-entreprise est née le 1er janvier 2009.
Le statut d’auto-entrepreneur permet par principe à toute personne physique (salarié, sans emploi, retraité, étudiant) de créer son activité et de bénéficier du régime fiscal de la micro entreprise. Parmi les activités autorisées figurent les professions artisanales, d’où une vive polémique.
CONCURRENCE DELOYALE ?
L’AE (l’Auto-Entreprise) a de nombreux détracteurs. Les syndicats qui représentent les métiers du bâtiment voient rouge. Pour ces derniers, il est inadmissible que des auto-entrepreneurs puissent exercer des activités identiques à celles des professionnels du bâtiment sans toutefois devoir s’acquitter des mêmes charges. Pour ces derniers, il s’agit d’une concurrence déloyale. Ils s’interrogent également sur les qualifications professionnelles de ces nouveaux chefs d’entreprise et sur les garanties offertes à leurs clients.
Cette nouvelle concurrence ne panique pas tout le monde. « L’auto-entreprise a ses limites, assure le patron d’une SARL en peinture décoration, pensez-vous vraiment que des clients iront confier leurs gros chantiers à des gens qui travaillent à mi-temps et ne font que des dépannages ? Pas certain… ». Pour ces plus optimistes, l’auto-entreprise permettra de légaliser les petits travaux auparavant effectués « au noir ». Enfin, nombreux sont les chefs d’entreprise qui ne croient pas à un essor durable de ce nouveau statut. « Sur ces 300.000 auto-entreprises prévues pour 2009, combien auront cessé d’exister d’ici deux ans ?, demande Lionel B, plombier dans l’Isère.
SES EFFETS SUR L’EMPLOI
Bien sûr l’auto-entrepreneur crée son propre emploi (en tout ou partie), mais peut-on attendre des auto-entreprises qu’elles créent des emplois salariés durables ? Pour le moment, aucune donnée n’est disponible.
Plus étonnant et sans doute aussi plus inquiétant, certains employeurs, qu’ils soient en entreprise ou en société, profitent de l’occasion pour ne plus DU TOUT recruter. C’est le cas de Cédric C. artisan en Bretagne et qui assume un certain détournement de l’AE. « Je ne sais pas si l’Etat a fait une boulette ou pas, s’interroge-t-il, mais dorénavant je n’embauche plus. Je demande à tous ceux qui veulent travailler avec moi de s’inscrire en auto-entrepreneurs. Ainsi ils paient eux-mêmes des charges bien moins élevées que celles que je paierais si je les embauchais ! ». Si de telles pratiques devaient se généraliser, cela soulèverait de véritables questions, en particulier en termes de protection sociale.
Autant de questions, d’inquiétudes ou d’espoirs auxquels personne ne peut répondre aujourd’hui.
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