C’est ce que révèle une étude de l’institut national de recherche et sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) : les patrons de petites et très petites entreprises sont peu préoccupés par les risques professionnels et ne perçoivent pas l’intérêt du Document Unique qui fait tant grincer des dents. Retour sur l’étude par Petite-entreprise.net.
on en parle ! |
Cela fait quelques années que l’INRS réalise cette étude afin de mesurer la sensibilité des dirigeants de TPE aux questions de prévention des risques professionnels. Et justement, ce que révèle la comparaison entre les résultats de l’étude de 2010 et celle de 2014, c’est un niveau de préoccupation des risques professionnels en baisse chez les patrons de petites entreprises et de très petites entreprises. Chez les premières, il était de 18% en 2010 et n’est plus que de 14% en 2014 ; chez les secondes, il a carrément chuté de 25% à 16% !
La raison de ce faible intérêt pour la prévention des risques : la crise évidemment. Car depuis quelques années, les dirigeants de TPE ont d’autres choses à penser. Ils doivent avant tout penser à pérenniser leur activité pour préserver les emplois ! Les risques professionnels passent donc au second plan !
C’est un des enseignements de cette étude : le Document Unique n’est pas perçu comme un outil pertinent. 35% des patrons n’en voient pas l’intérêt. D’ailleurs, 35% des patrons de TPE considèrent que leur activité ne présente pas de risques pour les salariés.
Dans ce contexte, le document unique est perçu plus comme une contrainte que comme un outil permettant de mieux répondre à l’obligation des employeurs en termes de sécurité.
Or, c’est bien là qu’est le problème : en France, l’entreprise a une obligation de sécurité vis-à-vis de ses salariés. Il relève de la responsabilité de l’employeur d’évaluer les risques professionnels pour les prévenir.
Là où le bât blesse, c’est que les patrons de TPE ont d’autres chats à fouetter et sont déjà submergés par la paperasse administrative et les différentes déclarations, les mises en conformité, les certifications obligatoires, etc.
Il serait donc peut-être temps de mettre en place des dispositifs permettant d’alléger la charge des patrons pour évaluer et assurer la prévention des risques, mais en accompagnant les dirigeants, pas en les laissant seuls juges (et seuls responsables), comme c’est le cas avec le compte pénibilité !
Car aucun dirigeant d’entreprise n’a intérêt à ce que ses salariés souffrent de maladies professionnelles ou d’accidents du travail. Mais peu ont le temps ou les moyens de mettre en œuvre les politiques recommandées.
Pour l’INRS, les résultats de cette étude témoignent du manque d’intérêt des patrons pour la sécurité. Dans cette logique, l’organisme veut se lancer dans des campagnes de prévention.
Malheureusement, la réalité est sans doute plus triviale : les dirigeants d’entreprise n’ont pas le temps et les moyens de s’en occuper selon les standards imposés. Plutôt que de sensibiliser, il faudrait donc peut-être accompagner…
on en parle ! |
Vous y êtes presque. Laissez-nous vos coordonnées, nous vous appelons sous 48H !